
Google veut installer son 1er datacenter français à Châteauroux
📩 Pour nous contacter: [email protected]
Pour la première fois en 25 ans, Google envisage d’implanter un data center en propre sur le territoire national. Le projet, révélé par ICI Berry, concerne un terrain de 195 hectares dans la zone d’Ozans, à l’est de l’agglomération de Châteauroux. S’il se concrétise, il pourrait marquer une nouvelle étape dans la stratégie européenne de Google, confrontée à la montée des exigences de souveraineté numérique sur le Vieux Continent. Google prévoit d’investir 75 milliards de dollars dans le développement mondial dans son infrastructure notamment ses datacenters et cable sous marins. Google a investi 600 millions d’euros dans la construction de son dernier datacenter en Belgique sur la commune de Saint Ghislain (photo çi dessous).

« C’est une bonne nouvelle pour notre territoire, parce que c’est un grand nom », a déclaré Gil Avérous, maire de Châteauroux et président de la communauté d’agglomération. L’accord, qui sera voté ce mardi soir par le conseil communautaire, prévoit la cession du foncier à Tricolore Computing, une filiale française de Google. L’entreprise disposera d’un an pour confirmer l’achat, finaliser le projet et engager les premiers travaux.
Une première incursion sur le sol français
Jusqu’ici, Google ne disposait d’aucune infrastructure propriétaire en France. Le groupe opère principalement via des partenariats ou la location de capacités chez des opérateurs de cloud tiers, notamment en Île-de-France. L’implantation d’un data center dans l’Hexagone constituerait donc une première. Dans un communiqué, l’entreprise se montre prudente mais confirme étudier « la possibilité de l’acquisition d’un terrain à Châteauroux en vue de l’expansion potentielle de notre infrastructure cloud et de centres de données en France ».
Un enjeu industriel et géopolitique
Ce choix d’implantation n’est pas anodin. En s’installant à Châteauroux, loin des métropoles saturées, Google bénéficie d’un foncier disponible à grande échelle, de coûts maîtrisés et d’un soutien actif des collectivités.
Avec la pression croissante exercée par les institutions européennes en matière de souveraineté technologique, de résilience des chaînes de traitement de la donnée, et de conformité réglementaire (certification SecNumCloud, futur règlement sur les données critiques), les GAFAM sont contraints de localiser leurs capacités. Google, qui emploie déjà 600 personnes dans son centre belge, pourrait ainsi préparer une réponse à la fragmentation réglementaire européenne.
Énergie, emplois, acceptabilité : les prochaines questions
Le chantier s’annonce d’envergure, et sa réalisation s’étalera en plusieurs phases. La surface mobilisée (195 hectares) suggère une infrastructure évolutive. Les élus locaux, qui saluent unanimement cette annonce, insistent sur les retombées pour l’emploi, tant en phase de construction qu’en exploitation. Mais la filière data center, largement automatisée, ne génère que peu d’emplois directs qualifiés. L’essentiel des effets d’entraînement dépendra donc de la capacité à créer un écosystème territorial élargi, incluant sous-traitants, énergie, formation et sécurité.
- L’Europe riposte avec 70 milliards d’euros pour reprendre la main sur la tech stratégique - 24/06/2025
- Petit BamBou acquiert HypnoTidoo et s’ouvre à la santé mentale des enfants - 24/06/2025
- Assurance professionnelle, Orus lève 25 millions d’euros pour accélérer son développement en Europe - 24/06/2025